Choléra en Zambie

La Zambie est depuis longtemps confrontée au choléra. L'épidémie de 2023-2024 a été la plus importante de l'histoire du pays, avec plus de 23 000 cas et 739 décès (taux de létalité de 3,2 %). Les provinces les plus touchées étaient la province de Lusaka (76 % des cas) et la province de Copperbelt (9 % des cas). Pour répondre à cette crise, le ministère de la Santé et l'Institut national de santé publique de Zambie ont élaboré et mis en œuvre la Stratégie communautaire de lutte contre le choléra dans les trois districts les plus touchés de la province de Copperbelt. Dans une étude récente, Mwale et al. ont évalué l’efficacité de la stratégie et ont mis en évidence les principaux enseignements tirés (1).

La stratégie communautaire s'est concentrée sur des interventions visant à détecter et traiter rapidement les cas de choléra, tout en prévenant toute transmission ultérieure. Pour atteindre ces objectifs, des équipes multidisciplinaires ont formé des bénévoles communautaires et des agents de santé. Ceux-ci ont mené des campagnes porte-à-porte pour encourager le lavage des mains au savon et améliorer le stockage de l'eau et des aliments. Ils ont rappelé l’importance de consulter rapidement en cas de symptômes et ont également signalé tout cas suspect de choléra aux centres de santé (1).

Suite à ces nouvelles dispositions une diminution rapide des cas de choléra et des décès au sein des communautés a été observée. Ces efforts ont également permis d’améliorer la préparation des services de santé publique et de contribuer à la résilience à long terme face à de futures épidémies. L'étude a mis en évidence plusieurs enseignements clés pour une approche réussie (1) :

• L'implication précoce des dirigeants et des bénévoles communautaires a été essentielle pour instaurer la confiance, partager l'information et encourager la population à adopter des mesures préventives. L’association et l’appropriation rapide des autorités sanitaires ont aussi joué un rôle essentiel.
• Les formations régulières des intervenants sur la détection des cas ont permis aux équipes d'ajuster les interventions et de réagir en temps réel. Des formations de remise à niveau et des exercices de simulation réguliers devraient être institutionnalisés.
• La flexibilité a été essentielle pour permettre aux équipes d'adapter les interventions aux contextes locaux, aux facteurs de risque et aux dynamiques socioculturelles.
• Le maintien des campagnes d'éducation sanitaire a contribué à renforcer les comportements protecteurs.

Cette stratégie et les leçons apprises peuvent servir de modèle à d’autres pays confrontés à des crises de santé publique similaires.