L’Afrique a enregistré 83 % des décès, avec des épidémies à grande échelle dans plusieurs pays, dont le Soudan, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie et le Nigéria. Cette forte augmentation reflète des lacunes profondes dans les infrastructures d'eau et d'assainissement, exacerbées par les conflits, le changement climatique et les déplacements de population.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié le bilan mondial des cas de choléra pour 2024. Ce rapport révèle une inquiétante escalade de la crise mondiale du choléra : plus de 560 000 cas et 6 028 décès ont été recensés dans 60 pays. Il est frappant de constater une augmentation de 50 % du nombre de décès par rapport à 2023. Les enfants de moins de 5 ans représentaient 20 % des cas (1).
Le continent africain a signalé 46 % des cas et près de 83 % des décès. Cela représente une augmentation de 14 % du nombre de cas et de 57 % du nombre de décès par rapport à l'année précédente. Les pays les plus touchés en Afrique sont le Soudan (53 001 cas), la République démocratique du Congo (31 857 cas), l'Éthiopie (27 152 cas), le Nigéria (24 841 cas), la Zambie (23 380 cas), la Somalie (21 945 cas), le Zimbabwe (20 632 cas) et le Soudan du Sud (20 132). Il est à noter que l'État insulaire des Comores a connu sa première épidémie majeure de choléra depuis 2007, signalant plus de 10 000 cas. L'ampleur et la répartition de ces épidémies soulignent la vulnérabilité généralisée des communautés et les lacunes systémiques dans les capacités de prévention et de réponse (1).
Les principaux facteurs de risque sous-jacents sont les lacunes persistantes en matière d'infrastructures d'eau, d'assainissement et d'hygiène (EAH). La forte augmentation de la transmission du choléra est également attribuée à des facteurs aggravants tels que les conflits, le changement climatique et les déplacements de population (1).
Le rapport souligne l'importance des interventions communautaires, du renforcement de la surveillance, de l'amélioration de l'accès aux traitements au sein de la communauté et de la coordination transfrontalière pour atteindre l'objectif de réduction de 90 % des décès dus au choléra d'ici 2030. L'OMS appelle également à un investissement soutenu dans des infrastructures EAH résilientes au climat afin de protéger les populations contre le choléra et d'autres maladies d'origine hydrique (1).